6 Mars 2014

10 ans dans l’espace pour Rosetta et Philae

Il y a 10 ans, le 2 mars 2004, la sonde spatiale Rosetta et l’atterrisseur Philae quittaient le port spatial de l’Europe en Guyane à la poursuite d’une comète qu’ils atteindront cet été.
Crédits : ESA-CNES-Arianespace/Optique Vidéo du CSG.

Auparavant, le déploiement des gigantesques panneaux solaires de Rosetta, longs chacun de 14 m et couvrant au total une surface de 64 m2, avait été testé lors de son intégration au Centre Spatial Guyanais.

Ces panneaux solaires d’une dimension hors-norme utilisent une technologie dite « basse intensité-basse température » spécialement adaptée au fonctionnement dans l’espace lointain.

Pendant une partie de son voyage à la poursuite de la comète 67/P Churyumov-Gerasimenko, Rosetta s’est en effet trouvée à 800 millions de km du Soleil, distance à laquelle l’intensité du rayonnement solaire reçu par m2 représente moins de 4% de ce qu’elle est au niveau de l’orbite terrestre.

Partie du port spatial de l’Europe au sommet d’une fusée Ariane 5, Rosetta est revenue frôler 3 fois la Terre et une fois Mars afin d’obtenir, par effet de fronde, la vitesse suffisante pour rattraper la comète.

Ce périple lui a également permis de passer à proximité de deux astéroïdes, Steins en septembre 2008 et Lutetia en juillet 2010, dont elle a obtenu informations sur leur composition et de superbes images.

Sortie d’une hibernation de 31 mois le 20 janvier dernier, Rosetta a entamé la phase d’approche finale de la comète dont elle atteindra les parages en août prochain.

Depuis une altitude de quelques dizaines de km, Rosetta dressera alors une cartographie détaillée du noyau de la comète grâce à laquelle un site sera choisi pour l’atterrissage de Philae.

On voit, sur l'image ci-dessus, ce module de 100 kg reconnaissable à ses pans coupés recouverts de panneaux solaires sur un des côtés de l’orbiteur lors de son intégration au Centre Spatial Guyanais.

Philae sera réveillé à son tour le 28 mars et ses instruments rallumés et contrôlés un à un afin de confirmer que l’atterrisseur sera bien prêt à être largué en novembre 2014 pour se poser sur le noyau de la comète.

Une fois posé et ancré dans le sol, Philae mènera ses activités pendant quelques jours, transmettant un panorama à très haute résolution ainsi que de nombreuses informations tant sur la surface que sur la structure du noyau. Ces données seront retransmises à la Terre par Rosetta. Philae poursuivra ensuite ses activités d’analyse sur la comète pendant plusieurs mois mais à un rythme ralenti en utilisant la faible énergie collectée par ses panneaux solaires.

Restée en orbite, Rosetta poursuivra pour sa part ses observations de la comète pendant plus d’un an, au moins jusqu’en décembre 2015, et sera aux 1eres loges pour suivre l’émergence de l’activité de la comète jusqu’à son passage au périhélie, le point de son orbite le plus proche du Soleil, en août 2015.

Outre la responsabilité du SONC, le centre de mission scientifique de Philae, le CNES est fortement impliqué dans la mission Rosetta et a assisté la communauté scientifique française dans la réalisation de plusieurs instruments de la sonde et de l’atterrisseur.

Voir aussi