10 Juillet 2008

Invention : « le dépoussiérage optique des disques laser »

Un ingénieur du CNES vient de déposer un brevet pour son invention qui améliore la lecture des CD et des DVD pour seulement 5€. Faire le ménage, il suffisait d’y penser !
10 juillet 2008

Un meilleur décryptage

Philippe Hébert aime son métier d’ingénieur opticien au CNES mais il aime aussi la musique en haute fidélité. Alors un jour, avec sa chaîne HIFI, il remarque qu’en réécoutant immédiatement un même passage de musique sur un CD, le son est meilleur la 2e fois. Son attention se porte bientôt sur le faisceau laser qui équipe sa platine. Puis il devine ce qui s’est passé : le 1er passage du laser a eu comme effet secondaire de nettoyer de ses micropoussières la zone de lecture de sorte que lors du 2e passage le décryptage soit meilleur.

L’ingénieur va alors essayer de reproduire le phénomène grâce à des techniques empruntées au spatial. « Dans le spatial (mais pas seulement), les lentilles qui équipent les instruments d’observation de la Terre comme Spot, sont nettoyées de leurs poussières à l’aide de rayons UV». Alors Philippe Hébert décide d’installer sur sa platine laser une des petites diodes UV qu’il a sous la main.
Après une courte période de réglage le résultat est concluant. « j’ai d’abord orienté la diode UV directement sur la zone de lecture mais le résultat était bien meilleur en visant juste en avant » commente l’ingénieur. Le rayon UV qui frappe en continu la surface du disque a pour effet de chasser les poussières avant la rayon laser du lecteur. Côté son, le rendu est meilleur.

6 petits aimants

Et ce n’est pas tout : pour améliorer encore le dispositif, il pense qu’il faut capturer les poussières de sorte qu’elles ne puissent plus se propager sur les circuits électriques alentours : « lorsque les particules, qui sont naturellement chargées électriquement, retombent sur les circuits électriques, cela crée des parasites » explique Philippe Hébert « j’ai donc installé dans mon lecteur 6 petits aimants et deux plaques chargées électriquement pour les canaliser».
Une diode UV, 2 plaques de cuivre, 6 aimants et une simple pile électrique, l’invention de Philippe Hébert ne coûte pas plus de 5€. « Nous venons de déposer le brevet. Bien entendu le dispositif est adaptable à la nouvelle technologie Blue-Ray et aussi aux nouveaux systèmes de stockage professionnels à lecture optique ». Et lorsqu’on lui demande ses motivations, l'inventeur répond simplement : « je me suis amusé ! ».