23 Novembre 2010

Un pas de plus vers une origine cosmique de la vie

L’Institut d’Astrophysique Spatiale d’Orsay, soutenu par le CNES vient de montrer que la matière organique fabriquée dans l’espace pourrait avoir joué un rôle déterminant dans l’apparition de la vie sur Terre.

7 janvier 2011

Plusieurs hypothèses

Les molécules chirales sont des assemblages d’atomes identiques qui existent sous 2 formes parfaitement symétriques et non superposables comme le sont, par exemple, nos mains.

Chez les êtres vivants, ces deux formes dénommées L et D, n’existent pas simultanément. « Les briques élémentaires du vivant, les acides aminés, sont présents uniquement sous leur forme L, explique Michel Viso, exobiologiste au CNES. Quant aux sucres de l’ADN ou utilisés pour stocker l’énergie, ils sont uniquement de forme D . Cette caractéristique d’exclure une des deux formes de chaque type de molécules, l’homochiralité du vivant, est considérée comme devant être universelle. »

Quelle est l’origine de cette dissymétrie ? C’est justement l’objet de l’expérience réalisée par des équipes françaises du CNRS soutenues par le CNES.

Plusieurs hypothèses s’affrontent pour expliquer cette homochiralité dans le monde vivant.

Soit elle est le fruit du hasard, la vie ayant privilégié une forme plutôt qu’une autre lors de son émergence sur Terre, soit elle s’est établie sur un déséquilibre préexistant provenant du mode de formation de ces briques élémentaires sur Terre ou dans l’espace.

Une 1ere pour le Synchrotron Soleil

L’équipe de Louis d’Hendecourt, directeur de recherche à l’Institut d’astrophysique spatiale, a réussi à reproduire ce déséquilibre dans un accélérateur de particules, le Synchrotron SOLEIL à Saint-Aubin dans l’Essonne.

« Pour la 1ere fois, un mélange de molécules non chirales ont été soumis à un rayonnement ultra-violet polarisé circulairement. Ces conditions existent dans certaines régions de l’Univers, décrit Michel Viso. Les réactions ont donné naissance à des molécules organiques chirales avec un excès de forme L ou D selon le sens de la polarisation de la Lumière. »

Si l’homochiralité provient d’un déséquilibre existant dans le milieu, ce résultat montre qu’il pourrait être d’origine cosmique.

Une découverte qui apporte un élément majeur pour l’exploration planétaire.

« L’homochiralité reste donc une signature de la vie. Mais trouver un jour sur Mars, un simple déséquilibre, même assez important, entre les formes chirales des substances organiques ne suffira pas pour en déduire que la vie a existé sur la planète rouge Normal 0 21 false false false MicrosoftInternetExplorer4 /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman"; mso-ansi-language:#0400; mso-fareast-language:#0400; mso-bidi-language:#0400;} », conclut Michel Viso.

Mais ce n ‘est pas tout, les résultats de l’expérience des équipes de Louis d’Hendecourt indiquent que ces molécules ont pu se constituer dans des régions de formation d’étoiles massives, là où un rayonnement infrarouge polarisé circulairement est fréquemment observé.

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