15 Août 2011

Le CNES dans l'aventure de l'Oiseau Blanc

Depuis 4 ans, Bernard Decré cherche, au large de l’île Saint-Pierre-et-Miquelon, l’épave des 2 pilotes français Nungesser et Coli, qui auraient traversé l’Atlantique 12 jours avant Lindbergh. Au printemps 2012, le CNES pourrait fournir le magnétomètre ASM de la mission SWARM pour tenter de détecter les restes du biplan.
13 septembre 2011

Un rendez-vous manqué avec l'histoire de la navigation

« C’est la plus belle aventure de ma vie ! » s’exclame Bernard Decré.

Ce fringant septuagénaire, Président de l’association « A la recherche de l’Oiseau Blanc », consacre depuis 4 ans son temps et son énergie à la recherche de l’avion des aviateurs français Charles Nungesser et François Coli.

Le 8 mai 1927, ces 2 héros de la 1ère Guerre Mondiale décollent de l’aéroport du Bourget à bord de leur biplan, l’Oiseau Blanc.

Leur objectif : réaliser la 1ère traversée aérienne transatlantique sans escale et rallier New York en 36 h.

Après un passage au-dessus d’Etretat, puis au sud de l’Irlande, leur trace disparaît.

12 jours plus tard, le 21 mai 1927, Charles Lindbergh traverse l’Atlantique depuis New York et se pose au Bourget. L’histoire de l’aviation a son héros…

Noël 2006, Ile-aux-Moines, Morbihan. Angèle, la fille de Bernard Decré, offre à ce passionné de navigation, créateur du Tour de France à la voile, le livre Chasseur d’épaves de Clive Cussler.

Troublé par le chapitre consacré à l’Oiseau Blanc, il lit toutes les déclarations, livres et articles sur le sujet, visionne tous les films et rencontre une pléthore de témoins.

Le soutien du CNES et du magnétomètre de la mission SWARM

Piqué par l’histoire, Bernard Decré n’hésite pas à parcourir le globe pour consulter les archives nationales françaises, américaines ou canadiennes.

  Il acquiert de solides présomptions sur les évènements qui ont scellé le sort des 2 aviateurs :

Arrivés au large de Terre-Neuve, les 2 aviateurs font face à une dépression qui les oblige à un amerrissage près de l’île française de Saint-Pierre-et-Miquelon.

A cause de la brume, l’avion s’abîme devant le port, après 32 h de vol.

Nungesser et Coli n’en ont pas moins traversé l’Atlantique.

Pour Bernard Decré, il n’est pas question de minimiser le vol de Lindbergh : « Je cherche seulement à réajuster l’histoire de l’aviation. »

Avec le soutien des Saint-Pierrais et de navires océanographiques de la Marine nationale ou de l’Ifremer, son association a déjà organisé, au large de Saint-Pierre-et-Miquelon, 4 campagnes de recherches de l’épave, demeurées toutefois infructueuses.

Intéressé par le projet, le CNES pourrait fournir, au printemps 2012, le magnétomètre de haute précision ASM (1) de la mission d’étude du champ magnétique terrestre SWARM de l’ESA.

Quelques mois avant le lancement de la mission, il sera placé à bord d’un avion de patrouille de la Marine nationale pour tenter de détecter le moteur et l’hélice, seuls restes métalliques de l’avion.

En attendant, Bernard Decré souhaite faire rebaptiser l’aéroport de Saint-Pierre-et-Miquelon en aéroport Nungesser et Coli. Affaire à suivre...

(1) Absolute Scalar Magnetometer for Swarm

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