10 Août 2011

Vega, la petite dernière de l'Europe prête à décoller

30 m de haut pour 139 t, telles sont les mensurations du dernier petit lanceur de l'Europe baptisé Vega. Dédié aux satellites scientifiques et d'observation de la Terre, Vega est prêt au décollage programmé, à ce jour, le 13 février !

10 février 2012

Un lanceur poids plume

Quelle est la taille de Vega ?
Réponse de Silvia Casalino, chef de projet support technique Vega (CNES)

Vega, poids plume dans le monde des lanceurs, est l'acronyme de « Vettore Europeo di Generazione Avanzata. » Et pour cause, ses racines sont italiennes ! A la fin des années 90, l'Agence spatiale italienne, experte en moteurs à poudre, propose à l'Agence spatiale européenne de fabriquer une « fusée européenne nouvelle génération. » Un petit lanceur qui enverrait dans l'espace, à des prix très compétitifs, non pas de gros satellites de télécommunication mais de plus petits satellites dédiés aux sciences et à l'observation de la Terre. Après 10 ans de développement et une collaboration avec la France, Vega est prête et affiche fièrement ses mensurations !


Quelle est l'intérêt pour l'Europe de se doter d'une petite fusée comme Vega ?
Réponse de Jean-Marc Astorg, sous-directeur à la direction des lanceurs du CNES entre 2009 et 2011.

 

« La fusée Ariane 5 est optimisée pour mettre en orbite de transfert géostationnaire de gros satellites de 5 à 10 t. L'utiliser pour de petites charges ne serait pas rentable, ce serait comme utiliser un poids lourd pour déplacer une valise ! »

Résume Jean-Marc Astorg, sous-directeur à la direction des lanceurs du CNES, à Evry, entre 2009 et 2011.

Des moteurs solides

Le petit lanceur Vega est composé de 4 étages : les 3 premiers sont à propulsion solide et le dernier, à propulsion liquide. Et si le moteur liquide du dernier étage peut se réallumer 5 fois afin de placer des satellites sur différentes orbites, les moteurs solides n'en sont pas moins innovants. Les équipes du CNES ont développé le moteur à poudre du premier étage, baptisé P80, le dotant d'une enveloppe en fibre de carbone légère et résistante. Ce concentré de technologies, réalisé à « moindre coût », devrait aussi permettre d'alléger la facture et le tour de taille des prochaines générations de boosters d'Ariane 5 (actuellement en acier).

Dessine-moi un moteur
Décryptage avec Michele Biagi, chef de projet structure P80 (CNES)

Un site de lancement sur mesure

Assemblage de Vega en musique
Florilège d'images de la campagne en Guyane
C'est depuis le Centre spatial guyanais, à quelques dizaines de km du pas de tir de Soyouz et seulement 1,5 km de celui d'Ariane 5, que Vega devrait prendre son envol. Entre les années 60 et 80, le site de lancement fut celui d'Europa, 1ere fusée européenne, puis d'Ariane 1. Aujourd'hui, il a été réaménagé sous la direction du CNES pour accueillir Vega et permettre son assemblage directement sur le pas de tir. Pour son 1er vol, pas moins de 9 petits satellites viendront se loger sous la coiffe : le satellite géodésique (1) LARES, de 400 kg, le satellite scientifique ALMASat-1 ainsi que 7 nano-satellites de quelques kg chacun.

 

Derniers préparatifs de la campagne Vega
Témoignage d'Aimée Cippe, directrice des opérations Vega au centre spatial guyanais.

(1) Qui s'intéresse aux dimensions et à la forme de la Terre.

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